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7 février 2009

La Pantére Rose

Une autre décevante Panthère rose

 

par Martin Gignac

 

 

Steve Martin reprend du service dans «Pink Panther 2» en incarnant à nouveau l'inspecteur Clouseau, l'agent le plus ridicule de la police française. Un rare second tome meilleur que l'original qui n'est malheureusement pas l'ombre des excellents longs métrages de Blake Edwards qui mettaient en vedette l'incroyable Peter Sellers.

 

De l'Espagne au Japon en passant par l'Italie, les plus grands trésors des nations sont dérobés par un ingénieux malfaiteur. Ce fléau se propage à la France alors que la célèbre panthère rose manque à l'appel. L'inspecteur Clouseau (Steve Martin) se joint à d'illustres enquêteurs pour retrouver ces joyaux d'une valeur inestimable. Une autre mission impossible pour l'homme le plus gaffeur du pays, un célibataire endurci qui risque même de trouver l'amour sur son chemin!

 

Peu importe les dessins animés et les nombreux produits dérivés, cette prestigieuse série se limite à seulement deux films : le «Pink Panther» mouture 1964 et son hilarante suite «A Shoot in the Dark». Les autres productions ne sont que des copies à l'humour dilué et à l'originalité douteuse. En 2006, plusieurs personnes (dont un certain Ivan Reitman) ont décidé de faire revivre cette populaire franchise en confiant le rôle titre à Steve Martin, un acteur qui a souvent été capable de faire rire une plante. L'échec, s'il ne fut pas total, s'avérait cependant cuisant. Le célèbre comédien multipliait les grimaces au sein d'un scénario inexistant qui faisait à peine sourire.

 

Il en va tout autant de ce deuxième essai. Vouloir reproduire les gags d'Edwards est une chose. Mais il ne faut surtout pas oublier d'être inventif et de proposer une histoire qui mérite l'attention. Ce qui n'est pas le cas ici. Malgré ses trois scénaristes, la prémisse n'est qu'un prétexte à une vague chasse aux trésors où Clouseau se mettra continuellement les pieds dans les plats. Sa main restera prisonnière d'un essuie-glace, il ne pourra sortir son bras d'une vitre et en cas d'accident, il sera expulsé à des kilomètres du lieu de l'impact... Cette fantaisie peut donner quelques séquences comiques (cette délicieuse introduction animée, ces gens qui jonglent avec des bouteilles de vin, ces caméras bousillées qui déclenchent l'arrivée impromptue de gardiens de sécurité) qui auraient eu beaucoup plus d'impact dans un court métrage.

 

À près de 90 minutes, les blagues ne peuvent que se répéter et s'étirer presque indéfiniment. Combien de fois le héros massacra ses mots? Et pourquoi tout le monde parle en anglais en France? L'humour verbal, s'il peut être drôle par instants, tend cependant à vouloir rejoindre les familles qui ont des enfants. Les répliques racistes et vulgaires s'effacent devant le ton politiquement correct, transformant le récit en ersatz sans saveur d'un certain «OSS 117». Un sentiment renforcé par la réalisation paresseuse de Harald Zwart dont son principal fait d'arme est «Agent Cody Banks», et qui vient d'être engagé pour tourner le remake de «The Karate Kid».

 

Cette licence avait pourtant tout pour renaître de ses cendres avec brio. À commencer par sa distribution. Il y a Steve Martin qui semble abonné aux mimiques. Mais également Jean Reno, Andy Garcia, Alfred Molina, Emily Mortimer, Jeremy Irons et Johnny Hallyday qui sont tous confinés à des rôles sous-développés. De quoi être outré par un tel gaspillage de talent. Seul l'irrésistible John Cleese arrive à soutirer un rire diffus en patron atterré.

 

C'est par son titre connu et reconnu que «Pink Panther 2» attirera l'attention. Sans être aussi aberrant que le premier volet, cette suite inutile est loin de la comédie réussie, et elle donne simplement le goût de revoir les deux œuvres réalisées en 1964 qui faisaient rire aux larmes. Le plus tôt sera le mieux.

 

 

 

 

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